Actuellement, les villes repensent leurs relations avec la nature par des actions concrètes en faveur de l’environnement et, notamment par la végétalisation de tous les espaces possibles (interstices, rues, façades…) afin de rafraichir l’atmosphère en luttant contre les ilots de chaleur urbains. Pour agir de manière cohérente sur l’espace public et sensibiliser au mieux les habitants, les villes doivent bien connaitre leur biodiversité en réalisant régulièrement des inventaires de la faune et de la flore

Les technologies évoluent : les capteurs de sons ou d’images sont de plus en plus performants (qualité et autonomie), les smartphones permettent une démocratisation des activités de reconnaissance de la faune et de la flore et de leur recensement (détermination facilitée grâce à des applications comme Pl@ntNet ou BirdNET). De plus, la participation citoyenne est facilitée par la multiplication de protocoles de sciences participatives.

La ville de Lille travaille sur la connexion de ses milieux et le renforcement de ses trames et sous trames verte et bleue depuis plus de dix ans. Le corridor naturel le plus évident est la présence de la Deûle, rivière historique, qui la traverse sur ses versants ouest et nord. Des actions de préservation de ce corridor sont menées par la restauration des berges et la diminution de la pollution lumineuse (Projet Trame noire en 2013 et LUCIOLE en 2015). Le projet LUCIOLE² est en cours de rédaction. La trame verte et bleue de la ville est également présente au niveau de la ceinture verte qui entoure, de manière plus ou moins continue, la ville.

L’objectif de la ville de Lille est à présent de favoriser la pénétration de la biodiversité à partir de cette ceinture verte à l’intérieur de la matrice très minérale du centre urbain. Les aménagements dédiés à la continuité écologique en cœur de villes sont multiformes et vont de la création de véritables parcs urbains à la simple végétalisation de façades en passant par la réfection de rues qui deviennent végétalisées. Tous ces éléments participent à la volonté de travailler sur un maillage écologique de la ville favorable aux organismes vivants et améliorant le bien-être des habitants. Ces derniers peuvent également être partie-prenantes des améliorations de l’environnement urbain en étant touchés par les actions de sensibilisation organisées par la ville et les acteurs associatifs très dynamiques ou en participant directement à des dispositifs de sciences participatives que la ville met en place, progressivement, dans chacun des quartiers de la ville.

Nous souhaitons profiter du développement de ces aménagements pour améliorer notre suivi de l’évolution de la biodiversité. Toute la ville est concernée, il s’agit donc de trouver des méthodes de récolte de données naturalistes efficientes et d’en tester les complémentarités et les synergies.

Responsabilités et résultats attendus:
*Pilotage de suivi de l’évolution de la diversité en chauves-souris, oiseaux et orthoptères dans différentes situations d’aménagement urbain :

- par la mise en place d’enregistreurs automatiques et par la réalisation d’enregistrements lors de balades naturalistes (identification du type d’enregistreurs / densité d’installation / durées de fonctionnement /localisations)

- par l’utilisation de la participation citoyenne et analyse des informations sur la biodiversité observée sur les espaces privés auxquels la ville n’a pas accès.

(inventaires faune/flore sur les différents quartiers de la ville, réalisation de suivis naturalistes et notamment d’espèces nocturnes comme les chauves-souris)

*Analyse et étude des résultats obtenus tant par les méthodes technologiques que par l’approche de sciences participatives et évaluation de leur complémentarité et synergie potentielles